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5 novembre : Journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire

5 novembre 2020

Première en Suisse : l’Institut International de Lancy (IIL) adopte KiVa,
le programme anti-harcèlement pour les écoles, développé à l’Université de Turku en Finlande.

Le 5 novembre a lieu la journée internationale contre la violence et le harcèlement en milieu scolaire, y compris le cyber-harcèlement, reconnue par l’UNESCO et ses États membres. Aujourd’hui, le harcèlement scolaire est un problème présent dans toutes les écoles. En Suisse, on relève que 10 à 13 % des enfants sont victimes d’harcèlement, plus de 15% des enfants signalent des incidents de harcèlement à l’école et une augmentation de 2% de cas de harcèlement. Les différents systèmes éducatifs y sont sensibilisés et encouragent les établissements scolaires à mettre en place des actions concrètes.

Depuis toujours, l’Institut International de Lancy (IIL) sensibilise les enfants au harcèlement scolaire. Un engagement qui s’est intensifié depuis l’arrivée en 2018 de la nouvelle directrice, Mme Monique Roiné. En 2020, le programme finlandais anti-harcèlement KiVa est implémenté à IIL. Ce programme propose à la fois des actions globales préventives, ainsi que des actions spécifiques en cas de suspicion de harcèlement. À ce jour, IIL est l’unique établissement en Suisse à proposer ce programme.

Savoir définir le harcèlement scolaire

Le harcèlement scolaire englobe différentes formes de brimades et d’attaques faites à l’encontre d’un enfant souvent seul. Infligées par un ou plusieurs élèves, ces attaques peuvent se manifester sous forme d’insultes, de menaces, de coups, de rumeurs, de moqueries, de chantages ou encore de rejets.

« Il est important de bien définir ce qu’est le harcèlement, car nous avons tendance à confondre la définition. Le harcèlement est quelque chose de répété et délibéré. Il n’y a jamais qu’un harceleur et un harcelé. Tout une dynamique de groupe se met en place avec notamment, les témoins silencieux, les partenaires du harceleur, les défenseurs de la victime, etc. Il est important de travailler sur le groupe dans sa globalité », explique Francisco Benavente, conseiller d’orientation, chargé de projets pédagogiques et coordonnateur KiVa à IIL.

Le harcèlement scolaire peut avoir des conséquences graves pour l’enfant qui en est victime, allant même jusqu’à des pensées suicidaires et l’acte en question. Aujourd’hui, le fléau des enfants victimes de harcèlement scolaire se poursuit en dehors des murs de l’école sur les réseaux sociaux. On parle alors de cyber-harcèlement. Certains signaux émis par les victimes sont révélateurs de leur mal-être : repli sur soi, baisse d’estime de soi et de confiance en soi, agressivité, etc.

Le harcèlement scolaire peut également avoir un impact sur les résultats scolaires de l’enfant, l’absentéisme, perte de concentration en classe, etc.
KiVa, le programme anti-harcèlement pour les écoles

Le programme anti-harcèlement KiVa a été développé à l’Université de Turku en Finlande à la fin des années 90 début 2000. Fondé sur des recherches scientifiques et financé par le Ministère de l’Education et de la Culture, le programme KiVa a été intégré dans 90% des écoles finlandaises et est maintenant utilisé dans plus de 18 pays. Aujourd’hui, 98% des élèves victimes d’intimidation qui ont bénéficié du programme KiVa ont estimé que leur situation s’était améliorée.

Le programme KiVa est centré sur l’enfant. Il a été conçu pour être enseigné d’une manière interactive aux enfants, former les adultes et responsabiliser tous ceux qui peuvent être confrontés au harcèlement. Le programme contient trois unités adaptées selon l’âge des élèves. L’objectif de KiVa est de prévenir le harcèlement et de s’attaquer à des cas spécifiques de harcèlement. KiVa repose sur trois fondements principaux : la prévention par la formation du personnel de l’établissement scolaire et le biais de jeux de rôles interactifs et d’activités scolaires pour les enfants, l’intervention lors d’un cas avéré de harcèlement, un processus spécifique est mis en place par l’équipe KiVa de l’école et, finalement, le suivi qui est réalisé deux fois par an sous forme d’enquête anonyme online.

Mise en place du programme KiVa à l’Institut International de Lancy (IIL)

Dès son arrivée à IIL en 2018, Monique Roiné a souhaité renforcer le dispositif actuel contre le harcèlement scolaire et travailler sur cette thématique importante à ses yeux. Pour ce faire, un comité de réflexion de 15 membres du personnel, tous confondus, a été créé.

« Nous nous réunissions régulièrement et nous avons exploré différents programmes qui existaient dans le monde. Nous avons également entrepris des voyages afin de visiter différentes écoles. Puis, nous avons découvert le programme KiVa avec les écoles européennes au Luxembourg », explique Monique Roiné, Directrice Générale d’IIL.

Aujourd’hui, l’Institut International de Lancy est l’unique école en Suisse à être accréditée avec le programme KiVa. Depuis mai 2020, IIL a formé 100% de ses enseignants et de son personnel de soutien et de tout son personnel (chauffeurs de bus, personnel de maison, etc.).

« Ce qui nous a séduits, c’est que le programme contient non seulement un plan d’attaque en cas de problème, mais également une phase importante de prévention et de formation qui se déroule sur toute l’année. C’est un programme bilingue, tout en un, particulièrement intéressant pour un établissement comme IIL », poursuit Francisco Benavente, coordonnateur KiVa à IIL.

En parallèle au programme KiVa, IIL a mis en place un partenariat avec Amnesty International qui organisera différents ateliers pour sensibiliser les élèves aux droits humains.

Des premiers résultats encourageants

Au total, 946 élèves de IIL ont participé à la première enquête KiVa en mai dernier. Environ 12% des élèves ont répondu avoir subi une situation de harcèlement au cours de leur scolarité.

« Une école sans harcèlement n’existe malheureusement pas. Aujourd’hui, il est important d’en parler et d’agir afin de donner les outils adéquats aux élèves. Le programme KiVa aide en ce sens.», déclare Francisco Benavente, coordonnateur KiVa à IIL.

Des premiers résultats encourageants allant dans le sens d’une étude réalisée par l’équipe KiVa UK basée à l’Université de Bangor dans le cadre du Centre for Evidence-based Early Intervention situé au Pays de Galles. Ce centre de recherches a notamment réalisé différentes enquêtes dans une vingtaine d’écoles primaires du Pays de Galles appliquant le programme. Les résultats démontrent une baisse significative des cas de brimades à l’école.